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Histoire du chant Grégorien par Floriano75011
Répons : In monte Oliveti
Rédigé par un moine de Triors le 01 avril 2015 dans Culture
La grande richesse musicale de l’office des Ténèbres des trois jours saints est incontestablement constituée par l’ensemble des 27 répons qui sont tous sans exception des joyaux de l’art grégorien.
Ces répons nous font entrer dans l’âme du Sauveur, le rejoindre au plus intime de sa souffrance et de sa Passion rédemptrice. Ils nous dépeignent une personne qui souffre, qui se plaint, mais surtout qui aime. Le thème prédominant, souvent caché, de ces chefs-d’œuvre, est certainement l’amour douloureux mais invincible du Christ. D’emblée le premier répons du Jeudi saint nous plonge dans l’agonie du Seigneur et dans le drame intérieur qui agite son âme.
Dialogue entre le Fils et son Père
D’emblée aussi il nous insère dans le dialogue intime qui s’établit entre le Fils et son Père. Le texte qui sert de référence est l’Évangile selon saint Matthieu, 26, 36-41. Ce répons traduit le grand calme, la douceur jusque dans l’angoisse, l’abandon de l’amour qui anime l’âme du Christ en ces instants si attendus et si redoutés. Dès le début, avec la première phrase musicale, tout est décrit en six mots non scripturaires qui introduisent la citation de l’Évangile. In monte Oliveti : la mélodie souligne discrètement par son élévation la situation géographique du lieu de l’agonie : on monte avec le Christ vers le jardin des Oliviers. La hauteur mélodique évoque également le sommet spirituel de la vie du Christ que représentent sa prière et son intimité avec le Père : oravit ad Patrem. Une fois établie sur ces hauteurs, la prière de Jésus se déploie, humble et fervente : « Père, s’il est possible, que ce calice passe loin de moi. » Le premier répons des matines des trois jours saints inaugure l’ensemble prodigieux qui recèle tant de trésors et prépare si bien nos âmes à la grande nuit pascale et au mystère de la Résurrection.
Hommage à notre vénéré maître, Dom Jean CLAIRE, moine de l'Abbaye de Solesmes
Chant Grégorien |
Avant d'entreprendre l'analyse du chant dit "Grégorien",
arrêtons-nous un instant sur ceux qui, aujourd'hui, le font vivre,
ici, à Cambrai :
les membres de l'Ensemble Vocal de Cambrai,
chaque samedi, de 14H30 à 16H00.
Maison Saint Jean-Marie Vianney11, rue de Roubaix 59400 CAMBRAI |
L'histoire du Chant Grégorien est longue. Elle commence dans les premiers siècles de la chrétienté et continue encore maintenant. Comment nos oreilles modernes perçoivent-elles cette musique alors que rien dans nos repère smusicaux n'y répond plus ?
La notion d'intervalles est fondée sur des principes quasiment opposés.
Les échelles de sons (les gammes) sont totalement différentes.
Les conceptions rythmiques sont aux antipodes l'une de l'autre.
Le diapason n'était pas utilisé au temps où le chant grégoriens s'est fixé et nous ignorons à quoi pouvait correspondre le LA d'alors.
La notion d'harmonie, au sens où nous l'entendons aujourd'hui, est absente du Chant Grégorien.
Le chromatisme lui est également totalement étranger.
Niant toute référence à la tonalité et au "tempérament" égal, ainsi qu'à la carrure rythmique, le Chant Grégorien se présente comme une simple monodie.
Sa richesse ne vient pas d'une surcharge harmonique ou d'une abondante orchestration mais de sa liberté mélodique et de la subtilité de sa rythmique. Le secret grégorien réside dans la maîtrise de la respiration, tant celle physique et pulmonaire que celle de la phraseVerbe. Il y a de l'humanité,
Quelques-unes des notions abordées :les composantes du Plain-chant ; Langue latine et cordes de récitation « régionales » (= selon l’impédance du lieu »).Le chant des psaumes dans l’office (monastique puis canonial) ;la composition des « Heures ». Office dominical et office férial : formation, du IV° au VIII° siècle.Principe de l’élévation mélodique sur l’accent du mot principal et de la descente sur la finale.la notion de mode (rapport teneur-finale). La genèse des modes.« in directum », place de l’« antienne » à antiphonaire.Les intonations psalmiques et les terminaisons (« euouae »).Les livres liturgiques, à partir du XI° siècle. |
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CAMBRAI BM Ms Lat 38
Vêpres latines
Une partie du choeur grégorien (hommes) en l'abbaye d'Ourscamps, le 14/10/2012.
et (à gauche) l'organiste titulaire de l'Ensemble Vocal, Jean-Michel BACHELET.
Pièces travaillées
Antiennes |
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Premières Vêpres de l'Immaculée Conception |
Vêpres de Pentecôte |
Tota pulchra es, Maria |
Dum complerentur |
Vestimentum tuum candidum |
Spiritus Domini replevit orbem terrarum |
Tu gloria Jerusalem |
Repleti sunt omnes |
Trahe nos, Virgo immaculata |
Vêpres de la Nativité |
Méditation musicale sur les Mystères Joyeux |
Tecum principium |
Ne timeas, Maria |
Redemptionem |
Beatam me dicent |
Exortum |
Angelus ad pastores |
Apud Dominum |
Lumen ad revelationem gentium |
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Fili, quid fecisti |
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Répons brefs |
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In hoc cognovi |
Spiritus paraclitus, alleluia |
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Verbum caro |
Hymnes |
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Ave maris stella |
Veni Creator Spiritus |
Tantum ergo sacramentum |
Stabat Mater dolorosa |
Ordinaires |
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Messe XVIII - Kyrie |
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Credo III |
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Messe V en entier |
Transcription pour orgue du
Répons Bref grégorien des Vêpres de la Nativité,
actuellement préparé par l'Ensemble Vocal de Cambrai
Lettres dites romaniennes établies par le moine de Sain-Gall (Suisse), Notker le Bègue
Elévation de la voix a altus |
Abaissement de la voix i iusum ou
inferius |
sur la même note
e equaliter |
Plus rapide c celeriter |
Plus lent t trahere,
tenere |
Redoublement de l’intensité p pressio |
Indication des intervalles bl Bene levatur
(Assez grand intervalle ascendant) |
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Un peu d'Histoire récente
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