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Direction artistique

 

 

 

Michel MIGNOT

 

           

           Chef de chœur diplômé d’état . Chef de chœur grégorien.

           Formation doctorale d’état et DEA  de Musique et Musicologie.

           Formation à l'éducation de l'oreille et de la voix (Paris)

             Professeur d’Education Musicale et Chant choral. Il dirige le chœur Petits Chanteurs d'Avesnes avec lequel il sillonne la France et l'Europe (concerts à Paris, Lille, Bruxelles, Munich, Salzbourg, Vienne ...)

            Diplôme Universitaire de Théologie (Université de Lille).

            Chef-assistant  à la Maîtrise de la Cathédrale d’Angers et à l’Ecole Maîtrisienne Régionale des Pays de Loire (1997-1998)

            Direction musicale de la Maîtrise Nicolas Barré d'AMIENS (France) ;

          Maître de Chapelle de la Cathédrale d'Amiens et Responsable  Diocésain de Musique Liturgique, membre de la Commission Musique de la Nouvelle Province Ecclésiastique Reims-Cambrai.

          Formateur Pédagogique dans le cadre de la formation permanente des maîtres de l’Enseignement Catholique de la Somme (1999 -2002)

          Depuis son arrivée dans la ville, Michel MIGNOT dirige l'Ensemble Vocal de Cambrai.

          Après une longue carrière de professeur, Michel MIGNOT a aussi occupé les fonctions de Directeur du Centre d'audio-Psycho-Phonologie "OPEN INSTITUTE" de Cambrai où il venait en aide aux adultes et aux enfants ayant des problèmes d'écoute, de concentration, d'attention dans leur travail ou encore des difficultés d'équilibre, en mal-être ou en dépression. Il s'adonne encore aujourd'hui à l'éducation ou à la rééducation de l'écoute et de la voix, parlée et chantée.

              Enfin, il est membre de la vénérable Société d'Emulation de Cambrai qui consacre ses travaux à l'Histoire et au patrimoine de la ville et de sa région.

 

 

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BACH vaut bien une messe !

Un bon moyen de s’intégrer à un pays, sa langue, sa culture, est indéniablement d’aller à la messe dans une paroisse locale – pour peu que ce ne soit pas une paroisse célébrant en forme extraordinaire, et encore. Jeune étudiante française en Bavière, j’ai ainsi poussé les portes des églises du centre-ville.

De nombreuses choses ne ressemblent pas à ce que l’on connaît en France. Les conférences des évêques de France et d’Allemagne n’ont, semble-t-il, pas effectués le même travail, donc les habitudes ne sont toujours pas les mêmes. À titre d’exemple : l’architecture intérieure des églises, plutôt composées de bancs munis de prie-Dieu rembourrés (voire de chauffage sous les bancs) en Allemagne, contre des rangées plus serrées de chaises en France. Est-ce une conséquence ou non, mais les Allemands se mettent tous à genoux pour une grande partie de la messe, quand cela reste anarchique en France, chacun quand il le souhaite.

Autre particularité, musicale cette fois ci, l’absence de l’animateur que l’on voit en France. A part le prêtre et servants d’autel, parfois un lecteur, personne n’approche le chœur. Les numéros des chants sont affichés sur un petit panneau lumineux accroché au premier pilier de la nef, et l’assemblée entonne rapidement, tous ensembles, soutenus par l’orgue.

Une autre habitude m’a surprise, intriguée : les messes chantées. Avez-vous déjà eu l’occasion d’assister à une telle messe ? Une « messe-concert » comme m’ont dit certains.

L’occasion fit le larron : dans une des églises du centre, ce dimanche-là, la messe jouée était celle pour Sainte Cécile de Gounod, que j’avais eu l’occasion de chanter en partie en chorale.

Il n’y a pas à dire, à première vue cela surprend. Une messe qui dure 2h, pendant laquelle on ne chante pas mais écoute les Kyrie, Gloria, Credo, Sanctus…

La messe était qui plus est célébrée orientée (mais selon la forme ordinaire), en ornement classique (une autre bizarrerie locale), le maître autel était majestueux, baroque, chargé. Une certaine impression d’être au milieu de quelque chose que l’on ne connait pas, d’une messe étrange, au XIXe siècle.

Des messes-concerts ? C’est bien la première réaction, qui est souvent celle qui accompagne la plupart de ceux à qui l’on en parle : se croire à un concert.

Des connaissances m’ont dit que pour eux, ils ne se sentiraient pas à la messe, qu’ils écouteraient, n’arriveraient pas à prier. Les chants sont en latin, inchantables pour le commun des fidèles bien que magnifiques, donc on ne les « récite » pas. C’est alors un concert plus qu’autre chose.

Faire passer la forme avant le fond. Là est peut-être une des grandes tentations, corollaire du point précédent. Privilégier la beauté d’une liturgie, le côté pompeux, avant ce qu’il se passe réellement. Oui parce que petite précision : une messe chantée, c’est un orgue à plein poumons, un orchestre (avec son lot de trompettes, cymbales et percussions), et une chorale au grand complet. Ca a réellement un petit côté concert, que je ne nie pas ; d’ailleurs beaucoup de mélomanes y assistent, sans pour autant être croyants.

Néanmoins, il y a plusieurs points sur lesquels appuyer à l’inverse.

Assister à une messe plus que l’écouter. Tout d’abord la « forme » de la messe n’est pas anodine. Comme je l’ai dit, la messe est orientée. C’est peut-être une question d’architecture de l’église (les églises proposant ce type de messe ici n’ont de toute manière « qu’un » maître autel permettant les messes orientées), de beauté ou de cohérence (car aussi souvent la célébration est en latin) vis-à-vis de la musique que l’on entend. Plus que ça, il s’agit sûrement d’un souci de cohérence liturgique. De la même manière que pour une messe ad Deum, on dit que le prêtre conduit le sacrifice, pour tous les fidèles, dont il en est le représentant en quelques sortes, exactement similairement la chorale porte la prière de toute l’assemblée. Nous assistons réellement à une messe, au sens propre du terme assister, nous n’en sommes pas acteur. Le sacrifice est mené par le prêtre, notre prière guidée par la musique.

Porter la prière. Le terme n’est pas pris au hasard. Rien n’empêche de prier pendant que la chorale chante. C’est une manière différente de prier, silencieusement, en récitant les paroles chantées, en se les appropriant, en les reformulant, en priant au creux de son cœur et âme. Chacun est libre. Ce n’est pas parce que l’on ne chante un Kyrie que l’on ne peut pas faire pénitence, par exemple. J’aime à penser que la prière y gagne même, par rapport à des paroles que l’on récite, presque machinalement, ou que l’on chante, en tentant surtout de ne pas chanter trop faux, le tout sans faire trop attention au sens de ce que l’on dit.

Un recueillement. Ce qui m’a frappé dans ces messes, c’est l’étrange recueillement qui y règne. L’aspect solennel de la messe joue sans aucun doute, mais il influe également sur l’ambiance qui y règne par la suite.

Un détail n’est pas sans importance : la chorale et l’orchestre sont situés sur un balcon devant l’orgue. Donc invisible pour les fidèles car derrière et en hauteur. On sort de l’aspect réellement concert, qui distrait les yeux. Il y a juste une musique, magnifique, qui vient de derrière, nous emporte avec nos propres prières, jusqu’à l’autel. L’impression est difficilement descriptible mais contribue à cette atmosphère, très priante.

Bon et puis, il n’y a pas trop à dire, c’est parfait, c’est beau, ça claque, et la gloire de Dieu vaut bien ça !

La disponibilité de l’âme. Même avec un aspect concert – la chorale et l’orchestre étant souvent des professionnels apparemment – cela changerait-il quelque chose ? Assis, agenouillé ou debout, vous pouvez être amenés à être seulement emportés par la beauté de la musique, à être bercés. Et alors ? Qui n’a jamais été devant une vue magnifique, pendant une oraison ou même adoration, juste subjugué par la beauté ou la présence certaine de Dieu et sans prier activement, être pris dans un moment d’apaisement de l’âme, propice non plus à une prière venant de nous, mais justement à un dialogue, à une présence de Dieu, disponible à l’œuvre de Dieu. Et c’est justement le but de la musique sacrée.

Une musique sacrée. Il ne s’agit en effet pas de musiques profanes ou autres – c’est évident – mais bien de musique sacrée, parfois multi-centenaires, composées pour la liturgie et la gloire de Dieu. Je vais faire une comparaison sur le plan artistique : les magnifiques tableaux et sculptures qui ornent les églises sont identiques. Faits pour la beauté de la liturgie, et ça choquerait de ne les cantonner qu’à des musées.

Je suis de l’avis que la musique sacrée ne doit pas être cantonnée à des concerts (ce qui prouve d’ailleurs sa beauté) : elle doit aussi vivre dans son élément, ce pour quoi elle a été composée, exécutée : la liturgie. C’est d’ailleurs ce que fait une association dont vous avez peut-être vu passer le nom, Lux Aeterna. Pas de là à l’imposer et à en faire une norme, mais la découvrir, se l’approprier est une très belle chose.

Cette musique est à remplacer dans son environnement normal, originel, qui est certes différent de celui que l’on connaît aujourd’hui dans nos églises paroissiales. Mais c’est là justement le travail d’adaptation, de découverte, pour entrer dans une autre forme de prière. De la même manière qu’il est intéressant de connaître les autres formes de prière et de célébration, il s’agit aussi de connaître celles qui ont rythmé l’Eglise, qui n’est toujours qu’une malgré le temps qui passe.

La musique sacrée dans la liturgie n’a rien d’absurde ou de déplacé, au contraire. Après, quant à savoir si tout le monde aime cela, si cette façon de prier convient, cela est différent. De la même manière que chacun peut avoir une préférence pour une petite chapelle romane, une majestueuse cathédrale gothique ou une belle église rococo, chacun possède ses préférences pour une forme/style de liturgie, c’est ce qui fait aussi la diversité de l’Eglise – même à l’intérieur d’une unique forme ordinaire du rite romain.

Mais au-delà d’une beauté, que l’on peut penser superficielle, la véritable beauté de la messe reste celle que le Christ est au milieu de nous, quelle que soit la qualité ou la présence d’une chorale, sur un modeste autel de bois au milieu des bois ou un autel de marbre d’une grande basilique.

Extrait de Cahiers Libres

 

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